Un contexte de hausse du coût des prestations de stérilisation, pour une qualité incertaine
A cause de l’épidémie, tous les pays se sont retrouvés confrontés à une explosion de la demande de désinfection régulière. En même temps, les candidats prêts à se confronter à un virus potentiellement mortel se montrent peu nombreux et enthousiastes.
De ce fait, les entreprises de nettoyage font face à une pénurie de personnel qualifié.
En outre les protections individuelles sont rendues nécessaires par la présence potentielle du virus. Cette situation engendre une augmentation considérable de la demande sur les équipements de protection et les produits désinfectants.
Ces facteurs sont à l’origine d’une hausse importante du prix de revient des prestations de désinfection. Ces coûts récurrents pèsent sur le budget des entreprises, déjà mises en difficulté par le ralentissement économique.
En plus, les techniques utilisées ne sont pas sans impact sur la qualité de l’environnement de travail. Car actuellement, elles sont basées sur la pulvérisation de produits chimiques. Or certains de ces produits laissent des traces dans l’atmosphère, voire des odeurs, ni agréables ni confortables. Je me souviens d’un soir dans le supermarché dans lequel je me ravitaille, où j’ai senti dans l’air la présence inhabituelle d’un produit chimique, et peu après ressenti une irritation gênante dans les poumons et les voies respiratoires.
Cet article par exemple met clairement ces points en évidence :
Il existe des technologies éprouvées mais elles sont peu connues du grand public
On distingue les technologies qui sont basées sur la température (pasteurisation, autoclavage, cryogénie). Et celles basées sur le rayonnement, qu’il soit lumineux (UV avec ou sans production d’ozone) ou ionisant (plasma, faisceau d’électron, rayons gamma).
Parmi ces technologies, celle qui constitue la meilleure alternative à la chimie pour le traitement d’espaces de taille variable est sans doute l’exposition au rayonnement UV, et plus particulièrement UV-C. Il y a pas mal de produits qui supportent mal la vapeur d’eau sous pression à plus de 100 degrés C. Ou des températures de -80 degrés C. Quant à l’effet des rayons gamma sur la santé, c’est juste pire que les rayons X. Si vous ne me croyez pas, lisez cet article : https://www.officiel-prevention.com/dossier/protections-collectives-organisation-ergonomie/rayonnements/la-prevention-des-risques-professionnels-des-rayons-gamma
Stérilisation par rayonnement ultraviolet (UV)
La stérilisation par rayonnement UV est très utilisée dans le secteur de la santé bien sûr (hôpitaux, cabinets dentaires…). Voilà un exemple à la fameuse clinique Mayo aux Etats-Unis :
On retrouve ces solutions chez les coiffeurs, les piscinistes, ou dans l’agroalimentaire ou dans la production d’eau potable par exemple.
Mais comme le précise l’article cité précédemment, il y a des limites à cette technologie.
Première limite : les organismes vivants doivent être exposés à une quantité suffisante de rayonnement. Il est donc important de s’assurer que l’ensemble des surfaces à stériliser a été soumis au rayonnement suffisamment longtemps pour qu’il fasse effet (fonction de la source lumineuse et de la distance avec la surface exposée). On évitera de laisser des zones d’ombre lors du traitement. C’est pourquoi on voit des systèmes mobiles avec plusieurs lampes disposées en rond (augmentation de la puissance de rayonnement, rayonnement omnidirectionnel), et des lampes de grande taille montées verticalement (pour éclairer aussi bien par dessous que par dessus l’ensemble des objets présents).
Seconde limite : ce type de rayonnement peut être dangereux à la longue pour tous les organismes vivants. Y compris les plantes, les animaux… et les êtres humains. Il existe différents types d’UV (A, B, C). Ils sont caractérisés par leur longueur d’onde respectives. Des études récentes se penchent sur les moyens d’atténuer les effets nocifs des UV à haute dose sur la santé : https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/sciences-bientot-des-lampes-uv-dans-les-gares-pour-tuer-le-coronavirus-6830417 (oui enfin une source en français! Dommage que la littérature soit bien plus riche dans la langue de Shakespeare que dans celle de Voltaire sur les sujets scientifiques récents, et leurs applications).
En tout cas il est recommandé de quitter la zone à traiter avant l’exposition au rayonnement.
Malgré ces limites, les recherches sont toujours actives, en témoigne par exemple cet article plus récent sur l’effet des UVC sur les coronavirus, et dont les auteurs précisent dans les commentaires que des études sont en cours sur l’efficacité des UVC sur le Sars-cov-2. C’est bien la preuve de l’intérêt de cette technologie.
Mais au-delà de la recherche, ces technologies intéressent aussi les fonds d’investissement. De nouveaux produits sortent régulièrement basés sur la stérilisation par UV.
Un des challenges qui motive les investisseurs, c’est justement la fiabilité et la reproductibilité certaines qu’apportent le traitement par rayonnement, comparé à une application manuelle de produit chimique. Et aussi la capacité à traiter en même temps, de la même façon, des surfaces de natures différentes qui auraient nécessité des traitements différents par voie chimique (tissus, plastiques, métaux, matières organiques comme le cuir…). Également les objets fragiles. Cette interview illustre bien le problème et une approche de solution :
Stérilisation à l’ozone
L’ozone est un gaz a un fort pouvoir oxydant. Ce gaz contribue à la destruction des bactéries. Mais à haute dose, il peut avoir un effet irritant pour l’être humain, notamment au niveau de l’appareil respiratoire. Heureusement l’ozone n’est pas stable. Une fois le rayonnement disparu, il a tendance à retourner naturellement à la forme O2 (oxygène). Néanmoins, ce processus peut prendre quelques dizaines de minutes.
Certaines lampes UV produisent de l’ozone (O3) par modification des liaisons chimiques entre les molécules d’oxygène. C’est pourquoi il est important de vérifier avec le fabricant de l’appareil quel type de lampe est utilisé. C’est généralement précisé dans les caractéristiques techniques. S’il s’agit d’une lampe UV génératrice d’ozone, il préférable d’attendre avant de retourner dans une pièce traitée, ou d’aérer un moment pour renouveler l’air.
Des technologiques récentes apportent une solution à la pénurie, et repoussent les limites
L’idée a consisté à combiner les récents progrès de la robotique, et notamment dans le domaine du guidage autonome, avec ces technologies de stérilisation somme toute classiques puisqu’elles sont déjà utilisées depuis des dizaines d’années.
Voilà un autre exemple dans un hôpital à Wuhan.
Les robots les plus perfectionnés combinent une plateforme mobile et connectée équipée de radars (lidar) et d’un système de guidage intelligent. Un peu comme une mini voiture autonome. Elles viennent se recharger seules sur leur borne de recharge. Les concepteurs ont monté dessus des dispositifs basés sur une ou plusieurs technologies :
- rayonnement UV
- production d’ozone
- projection ou micro-diffusion de produit désinfectant (nébulisation, diffusion ultrasonique…)
Voilà un exemple de robot de stérilisation multi technologies déployé à l’aéroport de Honk-Kong
Le robot peut être soit piloté à distance par une tablette, un peu comme une voiture radiocommandée ou un drone. Il peut mémoriser le circuit qu’il doit réaliser, et rentrer en fonctionnement à une heure précise. Ou bien il peut fonctionner de façon totalement autonome, en étant capable de découvrir seul l’espace à parcourir, et définir son propre circuit, en détectant et en évitant les obstacles.
Sa vitesse de parcours et son circuit doivent éventuellement être adaptés en fonction de la zone à traiter, si on veut maximiser l’efficacité du traitement. Mais comme les plus sophistiqués sont entièrement autonomes, ils peuvent tourner plus souvent sans intervention. Et justement un traitement fréquent peut compenser efficacement un circuit sous-optimal.
L’intérêt, c’est évidemment que le robot entre en fonction quand les locaux sont déserts (n’oubliez pas de caler son cycle par rapport aux horaires de l’alarme volumétrique si vous en avez une).
Et la chaine d’information américaine CNBC a fait un reportage assez complet et instructif sur ce sujet :
Les journaux Time Magazine et Forbes Magazine ont tous deux publié un article bien documenté sur le sujet :
https://time.com/5825860/coronavirus-robot/
Panorama de l’offre
Des constructeurs ont émergé principalement aux USA, un peu en Europe, mais surtout en Chine. L’offre se développe de façon très dynamique depuis la crise de covid-19. Nous avons tenté de résumer l’offre actuelle sur ce graphique :
Les produits chinois s’avèrent technologiquement très aboutis. Ils bénéficient d’un retour d’expérience important. La demande sur le marché interne est très forte. D’une part ces solutions résolvent la pénurie de main d’œuvre qualifiée et volontaire pour assurer des tâches finalement risquées. D’autre part, on constate un engouement très fort pour les nouvelles technologies, non seulement pour les bénéfices directes qu’elles apportent, mais aussi pour l’expérience qu’elles permettent de développer dans différents domaines tels que la digitalisation, l’organisation du travail, etc. La Chine investit massivement dans la robotique et dans l’automobile, dans la technologie en général, ce qui suscite un intérêt et crée une sorte d’émulation très dynamique dans ce pays autour de ces sujets. D’après nos recherches, il y a aujourd’hui plus de fabricants de robots de stérilisation en Chine, qu’en Europe et aux États-Unis réunis.
Si vous souhaitez vous équiper, nous sommes en mesure de vous aider à choisir le modèle le plus adapté à vos besoins, et à vous aider à vous le procurer.
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